Les origines du thé
Issu du théier, arbuste de la famille des théacées, le thé a pour territoire d’origine un vaste berceau allant du Sud de la Chine, au Laos, au Vietnam, à la Birmanie, jusqu’au Nord Est de l’Inde. C’est en Chine dit-on que l’arbrisseau sauvage, de la même famille que le Camélia, et appelé « Camelia Sinensis », fut cultivé pour la première fois dans des jardins de thé, étagés à flanc de montagnes, en « terrasses ». Une autre variété essaimera aussi, appelée « assamica ». Plus robuste, elle prospèrera facilement en plaine.
La première cargaison de thé répertoriée aborda l’Europe au tout début du 17e siècle par le port marchand d’Amsterdam, en provenance de Java. Hollandais et anglais s’en partageront longtemps l’importation avant que la France ne le fasse cultiver intensivement dès le 18e siècle dans certaines de ses nouvelles colonies pour mieux l’inviter à sa table. Le thé est aujourd’hui cultivé partout où le climat est propice à son développement et au plein épanouissement de ses flaveurs. Il en existe d’infinies variétés, comme autant de cépages et comme autant de cuvées, affinées et préparées selon des goûts et des procédés variés, et pour des dégustations très diverses. Certaines récoltes, selon le moment de l’année et la qualité du thé, sont particulièrement prestigieuses. La cueillette dite « fine », effectuée à la main, consiste à ne prélever que les feuilles les plus jeunes à l’extrémité des rameaux – le bourgeon et les deux petites feuilles suivantes. Elle offre à l’infusion de thé ses saveurs les plus délicates et prisées.
C’est en Chine dit-on que l’arbrisseau sauvage, de la même famille que le Camélia, et appelé « Camelia Sinensis », fut cultivé pour la première fois dans des jardins de thé.
L’histoire du thé
Les infusions de plantes étant pratiquées depuis toujours dans la préparation de ce que l’on nomme alors les « simples », et ces feuilles parfumées étant connues depuis les récits de Marco Polo, le thé parait d’emblée bien moins singulier et exotique à l’Europe du 17e siècle que le café. Mais le thé longtemps surtaxé par les anglais et les hollandais, demeurera un produit de grand luxe, qui peinera à conquérir la France, même s’il séduit dès le début un public féminin.
Signe d’usages qui s’installent, la production de nécessaires de faïence et de porcelaine pour consommer les nouvelles « liqueurs chaudes exotiques » que sont le café, le chocolat et le thé, s’emballe au 18e siècle. Dans ces petits « cabarets », somptueux écrins réservés aux ustensiles de préparation, théières et passoires figurent en belle position. Au fil du 18e siècle, l’aristocratie française, influencée par certains codes et une mode venue d’Angleterre, se pique aussi désormais de thé, dont la consommation devient un marqueur, le signe d’une élite. On parle alors de « thé à l’anglaise » ; gravures et tableaux en attestent : ils dépeignent ce moment, qui s’appellera bientôt « Tea time » et se trouve associé à la consommation de mets sucrés et de fruits.
La production de nécessaires de faïence et de porcelaine pour consommer les nouvelles « liqueurs chaudes exotiques » que sont le café, le chocolat et le thé, s’emballe au 18e siècle.